Reconnaître son enfant intérieur.
- Nathalie Sabbah Sophrologue
- 4 mai 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 nov. 2024
Nous sommes tous conditionnés par nos apprentissages. Nos parents, nos aînés, nous ont inculqué des valeurs, des modes de pensée, des façons d’agir ou même de parler que nous reproduisons à l’âge adulte. Cet enfant conditionné et « adapté » est différent de ce que l’on appelle « l’enfant libre ».
Il y a en chacun de nous un enfant qui conserve dans ses comportements et son système de pensée ce qu’il a vécu durant son enfance.
L’enfant libre en nous exprime ses besoins et ses émotions de base sans aucun filtre. C’est l’enfant du « Wahouuuuuu c’est beau ! », «youpi on va au resto ! », « trop belle ta nouvelle voiture ! », «chuis content content content ! », « j’adore ce jeu ! Je veux le même ! On l’achète dis, on l’achète !? ». C’est l’enfant qui parle avant de réfléchir aux contraintes. Celui qui s’enthousiasme et agit sans penser au lendemain. C’est celui qui rit aux éclats, saute de joie ou pleure à chaudes larmes, même en société. Celui qui peut aussi devenir un adulte très capricieux...
Tandis que l’enfant adapté tient compte de son environnement selon les codes qu’on lui a transmis. C’est l’enfant du «fais pas ci, fais pas ça», «fait comme si fait comme ça.». Celui qui s’adapte à l’autorité d’une manière générale.
Il existe deux catégories d’enfants adaptés : l’enfant rebelle et l’enfant soumis.
L’enfant rebelle comprend les codes mais sait aussi s’affirmer et développer un esprit critique qu’il est capable d’exprimer. L’enfant du «non » assumé et parfois même présomptueux. Un esprit de contradiction qui peut lui être utile mais aussi lui jouer des tours et lui faire oublier d’agir dans son intérêt. Celui qui ne mesure pas toujours les dommages collatéraux qui découlent de son opposition.
L’enfant soumis s’exécute sans négocier, pour qu’on le laisse tranquille ou par peur. Le risque étant de perdre facilement ses moyens, de se sentir « inférieur » ou de passer à côté de ses besoins propres en cas de sur-adaptation aux exigences de son entourage. C’est l’enfant du «d’accord», quelles que soient les circonstances. L’enfant qui accepte, parfois trop et souvent à ses dépends. Celui qui laisse la pervenche déposer l’amende sur son pare-brise alors qu’il revient d’avoir mis des sous dans l’horodateur. Celui qui accepte qu’on «laisse bébé dans un coin » (fans de Dirty Dancing bonjour). Ceux-ci sont des adultes facilement et trop souvent manipulables.
Qu’il soit rebelle ou adapté, l’enfant en nous peut aussi être ce que les psychologues appellent «le petit professeur » ou «le petit génie ». C’est l’enfant créatif en nous. Ces enfants qui ont poussé leur état d’adulte à inventer des choses, à oser l’impossible : aller sur la lune, éclairer le monde, ou plus modestement créer l’école du bonheur (sourire). Bref, tous ceux qui croient à leurs rêves et regorgent de ressources créatives pour en faire une réalité.
Et voilà ! Fin de ce petit chapitre sur notre enfant intérieur qu’il est temps de prendre en considération pour le rassurer, le valoriser, le calmer, le modérer ou simplement l’écouter en prenant conscience des circonstances qui le font resurgir avec toute la sagesse de l’adulte que nous sommes devenu. L’adulte conscient de ses besoins. L’adulte capable d’agir sans le consentement de ses parents. L’adulte dont le seul parent tout puissant aujourd’hui doit être celui qui sommeille en lui et que nous rencontrerons dans les prochains chapitre de cette belle aventure intérieure que sont “les trois états du moi” proposés par le médecin psychiatre Éric Berne dans les années 50.
Saurez-vous reconnaître l’enfant qui se manifeste en vous et jouer votre rôle de parent bienveillant ?

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